Reconstruction
Le dĂ©luge, câest ainsi que font rĂ©fĂ©rence les habitants du pays de lâeau Ă la dĂ©cennie suivant lâamnĂ©sie gĂ©nĂ©rale. Pourquoi? Car lĂ oĂč les autres nations dĂ©couvraient des terres dĂ©solĂ©es mais calmes, les habitants du pays de lâeau, eux, enduraient les sĂ©quelles des explosions. Tsunami, vagues scĂ©lĂ©rates, cyclones, ouragans, sĂ©ismes⊠Les dĂ©tonations Bakuton avaient ravivĂ© une activitĂ© sismique jusquâalors endormie. Les rares survivants eurent donc Ă faire Ă bien dâautres Ă©preuves, ces derniĂšres nâĂ©pargnant que les plus forts et aptes. Dans un contexte si rude, le pays de lâeau a Ă©copĂ© dâun lĂ©ger retard de dĂ©veloppement comparĂ© Ă ses voisins. Une organisation plus tribale a commencĂ© Ă sâinstaurer en son sein, les premiers dĂ©fis Ă©tant pour ses rĂ©sidents de trouver une maniĂšre de vivre en endurant les caprices environnementaux.
Le pays se scinda alors en diffĂ©rents camps de survivants,* choisissant de se rassembler pour faire face Ă cette situation. SĂ©paration qui durera peu, les ressources Ă©tant relativement dispersĂ©es dans le pays, chaque camp rĂ©clamait de leur voisins tout ce que leur terre pouvait fournir, souffrant de pĂ©nuries. Sâensuivirent de nombreuses rixes sanguinaires, oĂč les plus combattants imposĂšrent leurs conditions aux plus faibles. Câest ici que se dĂ©marqua un guerrier aussi fĂ©roce que redoutable, Tsukusa Hoshigaki, un homme qui imposera sa domination au point de se faire appeler roi, ou plutĂŽt, Burradi par ses subalternes, entamant un rĂ©gime de terreur. AprĂšs une mise en commun des ressources, et assistĂ© par des tĂȘtes plus pensantes, le seigneur de guerre dĂ©cidera de pĂ©renniser la situation du pays en vue de conquĂȘte par-delĂ les mers.
De toute Ă©vidence, la premiĂšre ressource dont les habitants du pays profitĂšrent sont les denrĂ©es halieutiques, diversifiant leurs connaissances dans la confection dâoutils et de piĂšges plus ingĂ©nieux les uns que les autres. Une fois la problĂ©matique alimentaire rĂ©glĂ©e, câest lâarchitecture sur laquelle sera jetĂ© le dĂ©volu des hommes du pays de lâeau. Optant dâabord pour des bĂątisses de bois suffisamment flexibles pour endurer les variantes environnementales, leur comprĂ©hension des alĂ©as naturels les poussera par la suite Ă se tourner vers des structures bien plus solides et rĂ©siliantes. Usant dâun savant mĂ©lange de roches particuliĂšrement rĂ©sistantes et de bois pour inhiber l'Ă©rosion. Aujourdâhui encore, leurs structures ont fiĂšre allure. Avec toits et vivres, leur situation fut enfin considĂ©rĂ©e comme stable, et les alĂ©as environnementaux se calmĂšrent peu Ă peu en parallĂšle.
Finalement maĂźtre de son pays, le Burradi commença Ă lorgner sur la scĂšne internationale pour relever avec dĂ©ception que leur pays avait finalement des dĂ©cennies de retard sur les terres voisines. La motivation de conquĂȘte se transformera, Ă leur grand dam, en signature de traitĂ© Ă©conomique.
SĂ©parĂ© du continent principal par les mers, le pays de lâeau joue un rĂŽle crucial dans la mise en place de voies maritimes, servant Ă des commerces alternatifs pour le dĂ©placement de grandes quantitĂ©s de ressources, fragiles ou pĂ©rissables, profitant habilement de la vitesse que confĂšrent les embruns marins. Un lien singulier les liera au pays de la foudre, eux aussi investis dans le commerce maritime. Ils mutualisĂšrent leurs connaissances, notamment sur la confection de navires, le pays de lâeau mettant en exergue ses savoirs sur les dĂ©fis environnementaux, comment y parer, et le pays de la foudre soutenant avec des solutions technologiques rĂ©volutionnaires. De cet accord naĂźtra une veine dâĂ©change assez secrĂšte d'oĂč le pays de lâeau tirera une quantitĂ© relativement significative de mĂ©taux rares en provenance du pays de la foudre.
Le troisiĂšme Burradi, suivant les pas de son dĂ©funt grand-pĂšre, aspirait toujours Ă la conquĂȘte. Il restait nĂ©anmoins conscient que les autres pays allaient faire front commun pour empĂȘcher toute tentative. Profitant donc de leur diversitĂ© de mĂ©taux, il choisit dâordonner une Ă©ducation purement militaire des jeunes Ă lâart de lâĂ©pĂ©e. DissimulĂ© sous la pratique rĂ©crĂ©ative de âKendoâ, câest encore dans le lange que les jeunes enfants de lâarchipel sont accoutumĂ©s aux lames. Devenant assez vite le premier pays dans la confection de lames, allant des plus robustes aux plus fines. Toutefois, ils ont beau ĂȘtre assez riches, ils restent particuliĂšrement conscients que beaucoup de leurs ressources sont aujourd'hui le fruit de lâimportation, un facteur jouant le rĂŽle de garde-fou.
Aujourdâhui le pays de lâeau est relativement bien Ă©tabli, mĂȘme si, aprĂšs quelques Ă©vĂ©nements ayant pu dĂ©gĂ©nĂ©rer, le sixiĂšme Burradi a compris que tous les pays commencent Ă ĂȘtre sur le qui-vive, redoutant l'amorce de plusieurs conflits. Le pays de lâeau commence donc Ă investir de plus en plus dans les ressources militaires.
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