Reconstruction

Pris entre plusieurs feux, le pays de l’herbe n’a pas été plus épargné que ses voisins, malgré sa superficie modeste. Cette fois, ce n’est pas la distance du conflit qui fut salvatrice, mais plutôt la malice des plus battants. En effet, en prévision d'un possible enveniment de la situation, de multiples réseaux de galeries, souterrains et abris furent bâtis en amont, dans lesquels s'abritèrent les habitants du pays de l’herbe. Conçus pour être robustes et fournis en ressources, ces refuges leur offrirent de quoi se nourrir et tenir le coup. Cette prévoyance permit au peuple d’endurer les conséquences du cataclysme récent. Frappés d’amnésie, les habitants du pays de l’herbe découvriront toutefois leurs terres dans un état déplorable, sans aucune clé pour comprendre ce qui avait bien pu en être la cause.

D’une superficie bien moindre que ses voisins, le pays de l’herbe imposa à ses résidents une proximité importante, de laquelle naquit une solide coopération. Relativement épargnés et à l'abri de la pénurie alimentaire grâce à leurs réserves, les habitants usèrent de cet avantage pour s’organiser rapidement et entreprendre des réparations dans les décombres encore fumants de leur ancienne cité. Kusa sera reconstruite à une vitesse exceptionnelle, et ses infrastructures fonctionnelles dans l’année suivante. La ville nouvelle sera désignée comme capitale du pays par un homme communément admis comme un monarque digne, du nom de Kanemochi Kunshu. Il décida de prendre la tête pour trancher les débats houleux et les situations tendues ayant le potentiel de perturber la sérénité de Kusa.

Rapidement en contrôle de leur terre, le pays de l’herbe, en pleine reconstruction, lorgnera sur ses voisins qui avaient bien plus subi les conséquences des explosions. Calculateur, le régent au pouvoir choisit de ralentir le rythme des réparations pour prêter main-forte à ses voisins, en vue de créer plus tard une dette lourde. Jetant d’abord son dévolu sur les petits pays que le pays de l’herbe assista pour la remise en place de petites infrastructures, Kusa fonda un réseau qui deviendra plus tard un accord et un traité économique unissant les petites nations. Grâce à cet accord, ils s’entraidaient et parvinrent à intéresser les plus grandes nations qui, une à une, se joignirent à l’entente. Pour tous, il semblait évident que la présidence du traité économique soit confiée aux dirigeants du pays de l’herbe. Ainsi fut érigé un long traité économique, dont les réglementations étriquées s’affinèrent avec le temps.

Parallèlement, créditeur d’une liste de services croissante, les Kunshu décidèrent de mettre en place une monnaie afin de quantifier ce que leur devaient tous ceux ayant bénéficié de leur aide. C’est ainsi que fut fondée la Keizai-Tekina, sous-section traitant directement de l’évaluation de la valeur d’une nouvelle monnaie, réinstaurée en s’inspirant des quelques deniers vestigiaux du temps d’avant la grande amnésie. Dans cette entente, deux autres acteurs sont impliqués : le pays de la terre, chargé de fournir en quantité le nickel nécessaire à la fabrication de ces écus, et le pays de la foudre, tributaire des métaux rares mélangés au nickel pour donner à la franchise une unicité certaine et disposant d’outils avancés pour forger la monnaie en grande quantité.

Saisissant qu’ils n’avaient pour atout ni le nombre, ni les ressources, ni la force, Kusa choisit de se rendre indispensable aux autres pays en supervisant la mise en place de nombreuses voies marchandes, jouant le rôle de médiateur entre les nations. Grâce à leur entremise, plusieurs conflits furent étouffés dans l'œuf.

Le temps passant, tous les pays parvinrent à se remettre des précédents dommages, et, à nouveau debout, commencèrent à se lorgner les uns les autres. Le pays de l’herbe en est bien conscient, tentant tant bien que mal de maintenir une certaine entente entre les nations, mais les plus grands pays semblent d’avis différent, désirant surtout étendre leurs territoires et frapper leurs ennemis encore fragiles. C’est dans ce contexte que nous arrivons aujourd’hui.

Last updated