Fûma
Quelques rescapés du clan Fûma s’éveillèrent dans les décombres d’une civilisation désormais devenue fantôme, un violent mal de crâne les privant de tout souvenir, avec pour seuls bagages leurs noms. Les Fûma tenteront tant bien que mal de se rassembler en s’inspectant mutuellement, que faisaient-ils là, pourquoi étaient-ils tous blessés et en piteux états, pourquoi ne se souviennent-ils de rien ? Des questions aujourd’hui encore. La seule chose dont les membres de ce clan étaient certains, c’était qu’ils devaient survivre coûte que coûte. Ne trouvant pas le moindre vivre parmi les décombres, ils entreprirent un voyage en quête d’autres personnes possiblement dans leurs situations. Et des camarades d’infortune, les Fûma en trouvèrent, ces derniers prenant la forme d’une délégation menée par les Chinoike et les Kami. Réalisant qu’ils souffraient tous du même mal, ils décidèrent de tous s’associer et partir en quête d’un endroit où vivre devenait possible. Ils entamèrent donc une longue exode à travers le monde ninja.
Leur pas les menèrent jusqu’à l’archipel du pays de l’eau, où tous exténués semblaient à bout de souffle. La majorité d’entre eux pensaient arriver à terme de leurs existence, la providence en décidera autrement, et, alors que la force même d’avancer venait à manquer, jaillit des torrents gelés bordant les plages plusieurs ninjas au teint céruléen, arborant des traits bestiaux. Ils se présentèrent comme les mercenaires Hoshigaki, et fut proposé aux nomades un lieu où s'abriter et être nourrit à la seule condition du prix d’une des épées rares portée par les Chinoike se trouvant dans leur groupe : Samehada. Évidemment, ayant presque perdu espoir, les voyageurs acceptèrent de bon cœur l’aide proposée et furent dirigés sur un véritable chantier. Ce fut une douche froide, le terrain étant austère au possible. Les Hoshigaki montrèrent patte blanche, leur assurant que la famine ne serait plus un problème pour tous, montrant un de leurs points forts : la chasse et la pêche. Les nomades tentèrent de s’installer dans ces lieux, d’abord chaleureusement accueillis, les tons changèrent assez rapidement quand les nomades s'aperçurent qu’en réalité les Hoshigaki et quelques autres individus présents en amont leur délaissèrent tout le sale boulot, à savoir la reconstruction et l’entretien du village en devenir. Pressentant le coup, les Hoshigaki eurent une ingénieuse solution : déterminer les responsabilités des résidents par le combat. Usés, les nomades tombèrent dans le piège et tentèrent leurs chances, les combats prenaient la forme de duels impitoyables en arène, ce qui devint plus tard à Kiri une norme pour déterminer le rang social individuel. Les quelques malheureux, voyant qu’ils n’avaient aucune chance, tentèrent la fugue, peine perdue face aux Hoshigaki, alors maîtres des lieux qui les rattrapaient et les exécutaient de manière publique, instaurant un régime de terreur, où violence et sauvagerie étaient monnaie courante.
Diligents, les Fûma parvinrent parfaitement à se fondre dans le décor cruel du village militaire, un talent qui leur évitera bien des déboires. Une faculté d’adaptation relevée par les membres du clan Hoshigaki pour qui ce clan teigneux représentait un fameux allié. Soudoyés par les hommes requins, les Fûma entamèrent donc un quotidien de contremaître secret. Rapportant discrètement les faits et gestes de chaque clan et tous les mouvements anormaux se produisant dans les ombres torturées des chantiers de Kiri.
Grâce à la coopération du clan Fûma, nombreuses furent les révoltes tuées dans l'œuf, faisant l’objet d'exécutions exemplaires, alors que le clan collaborateur jouissait en permanence de la sympathie des rescapés, loin de se douter de l’identité des taupes. Là où les gens simples désignèrent une couardise crasse, se cachait la seule loi qui avait de la valeur aux yeux des Fûma : “Tout a un prix”. Bien que lors de la reconstruction, aucune monnaie ne primait, les membres du clan parvenaient toujours à trouver quelque chose à troquer, parallèlement, ils étaient assez peu serviables et tout chez eux avait un prix. À titre d’exemple, pour les Hoshigaki, le prix était l’immunité aux corvées et le privilège d’être entraîné aux combats par les meilleurs guerriers du premier clan fondateur. Accompagnés par ces derniers, les Fûma furent de ces premiers clans à recouvrer le plein contrôle de leurs capacités, bien qu'ils ne le laissèrent jamais paraître en évitant tout conflit frontal.
L’ouverture d’une voie marchande fut pour les Fûma une parfaite aubaine, ils pouvaient désormais offrir leurs services à toutes les nations, se faisant assez vite un nom chez tous les dirigeants et nobles suffisamment fortunés pour s’offrir les services des Fûma. Nombre d'assassinats qu’ils réalisèrent pour des raisons globalement stratégiques et économiques façonnant certains pans de la politique actuelle et évitant l’éclatement de bien des drames. Parmi leurs clients particulièrement exigeants, les Fûma pouvaient compter les Salamandres qui, souvent, quémandaient en permanence des corps inanimés ou des captifs, moyennant des prix sur lesquels les Fûma exerçaient un parfait contrôle.
Néanmoins, cette rigueur et cette efficacité sont loin d’être des talents naturels. Chez les Fûma, les jeunes endurent une éducation particulièrement rude et impitoyable, où l'erreur est lourdement sanctionnée, conférant à ce clan un équilibre fragile où les plus jeunes sont éduqués dans l’optique d’être rentables pour le clan.
Est à noter qu’au détour d’un incendie accidentel ayant détérioré la propriété des Salamandres, les membres du clan Fûma tombèrent sur quelques sujets de test rescapés des scientifiques, ayant actuellement une requête d’assassinat de certains membres de la famille impériale dans le pays de la terre. Ils profitèrent de cette situation pour proposer leur aide aux rescapés du labo, leur demandant en retour d’assassiner les cibles et de leur transmettre de temps à autre des informations sur le pays de la terre. Évidemment, cette offre que les Fûma firent aux rescapés ne sortait pas de nulle part, car c’était cette même caste de dirigeants qui était responsable derrière la captivité des sujets de test. Reconnaissants, les rescapés remplirent leur part du marché en assassinant la cible des Fûma, mais ils coupèrent les ponts juste après. Plus tard, les Fûma découvriront que ces “sujets de test” étaient les membres d’un clan, le clan Kusanagi.
Le temps passa, cette culture de la rigueur s’adoucit avec la mise au banc des Hoshigaki suite à une sombre histoire de vengeance que les Fûma s’étaient bien gardés d’influencer. Maintenant incapables de donner aux assassins ce qu’ils cherchaient, les Fûma tournèrent aussitôt le dos aux hommes requins pour s’orienter vers les nouveaux régents, jouant ce rôle de conseiller dans l’ombre, assistant le nouveau clan dirigeant pour toujours être dans ses petits papiers.
Sur la scène internationale, une courte décennie après cet adoucissement, surgit un nouveau clan, les Satsu, qui, non contents d’être d’excellents forgerons, osaient désormais empiéter sur un marché où les Fûma avaient un quasi monopole. Ils devinrent très vite rivaux, mais si dans un premier temps, ils avaient simplement entrepris un nivellement par le bas des coûts de leurs services respectifs, chacun réalisa par la suite l’improductivité de cette pratique. Frustrés de voir leur territoire empiété, ils entamèrent donc de longues rixes encore actuelles, comprenant pièges mortels, embuscades et autres. Mais à l’instar des Hoshigaki et leurs opposants, les Fûma, eux, parvinrent toujours à effacer les traces des conflits.
Enfin, au cours d’un tournoi d’exhibitions tenu entre les pays, les mercenaires remarquèrent que le clan Kugutsu, en provenance du même village que leurs rivaux, usaient eux aussi de fils de chakra, bien qu’à un stade plus avancé. Était-ce l'empreinte d’un passé mêlé ou juste une simple coïncidence ?
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