⬛Kusanagi

Clan réputé pour son troglodytisme latent, le peu de Kusanagi survivants le doivent à leur abri. Hélas, aussi épaisses puissent être les paroies des grottes, elles ne parvinrent à protéger les membres de ce clan de la vague amnésique qui noya le monde.

Les membres de ce clan, privés de tous souvenirs et repères, sentirent se développer en eux une crainte, une terreur étouffante. Leur environnement leur paraissant aussi inhospitalier que leurs propres corps.

En effet, ayant oublié jusqu’à l'existence de leurs techniques, les Kusanagi ne comprenaient pas pourquoi, sous le coup de trop fortes émotions, leurs sclères s'assombrissaient et une insatiable famine s’emparait d’eux. Les rendant aussi dangereux pour leurs confrères que pour eux-mêmes. Une apparence rendue horrifiante aux yeux de leurs homologues qui déterminèrent l’apparition incontrôlée de ces pupilles comme le manifeste de l’effacement de l’humanité des choses arborant ce regard de prédateur. S’orchestra alors, dans de brefs délais, des “chasses aux corrompus”, poussant les membres de ce clan déjà amoindris à s’entretuer, craignant de voir dégénérer davantage les corps de leurs anciens camarades.

Ce cadre, absolument anxiogène, alimenta évidemment ces émotions négatives représentant initialement un fluet équilibre, essence du pouvoir de ces individus. Cela ayant pour effet d’accélérer la manifestation de cette crainte par d'autres Kurogan, toujours plus nombreux. Comprenant que l'exécution ne suffisait pas à endiguer, les derniers survivants conclurent à un mal contagieux se propageant entre chaque membre. Les neuf derniers représentants du clan encore en vie choisirent donc d’un commun accord de se séparer, partant tous dans des directions différentes pour être certains de préserver les quelques derniers encore sauvables.

Seuls, dans les hauts monts du pays de la terre en saison hivernale, blizzards, tempêtes, poudreuse. N’étant pas adaptés à la survie solitaire, tous se laissèrent ronger par la voracité de leurs tenketsu et estomacs, entrant dans un premier temps dans une phase d’autophagie, consumant toutes les ressources dont disposait chaque Kusanagi égaré. À court de la moindre once de nutriment et de chakra, ce fut au tour de l’humanité des malheureux d’être rongée, jusqu’à en devenir des ombres affables errant dans les monts blancs, guidées par leur seul instinct et se jetant sur toute source d'énergie avec une sauvagerie primale.

Trop agité pour passer inaperçu, les ombres, guidées par leur gloutonnerie, finirent par tomber sur des cargaisons de travailleurs s’attelant à reconstruire les infrastructures du pays de la terre, les massacrant et les dévorant jusqu’à la moelle, jusqu’à la dernière once de chakra. Très vite, dans le pays de la terre, on se donna le mot, nombre de cargaisons envoyées ne revenaient jamais. Ce sont des escortes de soldats qui furent préparées, tombant finalement sur un des Kusanagi dont le regain d’énergie nourrissait davantage la folie et l’égarement. Ce dernier, s’attaquant à des personnes armées cette fois, eut beau se débattre comme un beau diable, mais finit cloué au sol et capturé.

Ramené jusqu’au palais de l'empereur et exposé tel une bête de foire, on discerna chez le cannibale des traits anciennement humains. Face à une telle divergence naturelle, l’empereur ne put que rester ko au moment de prononcer une sentence. Au lieu de cela, il fit appel aux réputés biologistes connus du monde ninja pour leur vendre cette “chose”, les membres de la salamandre, qui capturèrent un à un les autres spécimens encore vivants errant dans les montagnes.

C’est ainsi que les Kusanagi devinrent les sujets de test des membres du clan de la Salamandre, prenant un malin plaisir à torturer ces âmes pour observer toutes les déformations que leur essence pouvait entraîner. À terme d’interminables tests, les membres du clan Salamandre parvinrent à trouver un remède à l’état égaré des Kusanagi, mais, trop précieux sujets de test, de par leurs pupilles singulières, les scientifiques refusèrent cependant de libérer leurs précieux jouets, forçant les membres des Kusanagi à procréer avec d’autres captifs afin de s’assurer un capital intarissable de sujets d’expérience.

Le temps passa, et l’enfer s’exprima dans toute sa splendeur aux yeux des détenus. Mais vint un jour rédempteur où une brèche fut laissée dans la surveillance des captifs, qui en profitèrent pour s’échapper, brûlant le bâtiment où ils étaient retenus, ainsi que toutes les notes de recherches des Salamandres à leur sujet.

Incapables de fuir Kiri, sachant pertinemment que les Hoshigaki les rattraperaient à l’instant même où ils mettraient une barque à l’eau, les captifs se tapirent en permanence parmi la plèbe souffrante du bas peuple errant dans les rues, tachées de sang du village. Hélas, en milieu clos, ils ne purent échapper à leurs poursuivants. Mais à leur surprise, ce ne seront ni les hommes requins ni les scientifiques fous qui mettront la main sur eux en premiers, mais des mercenaires du clan Fûma, qui offrirent aux Kusanagi un accord. La liberté contre la loyauté et quelques petits “services” à long terme, comprenant espionnages, assassinats, transports de ressources et autres.

Rassurés de trouver des alliés dans cet archipel infernal, les Kusanagi bondirent sur l’offre et furent accompagnés jusqu’aux rives avec un plan en tête :

1. Se faire passer pour des rescapés de Kiri nourrissant une haine significative envers ce pays en entrant au pays de la terre.

2. Se faufiler, assassiner quelques membres de la famille impériale entravant des accords avantageux avec Kiri.

3. Rester redevables et disponibles en cas de requête du clan Fûma.

Redevables, et ayant leurs comptes à régler avec la caste impériale du pays de la terre, les Kusanagi acceptèrent ces quelques conditions, qu’ils rempliront sans que jamais la famille impériale ne sache leurs réelles motivations. L’assassinat se fit dans le plus grand silence, maquillé en mort accidentelle, et les Kusanagi intégrèrent le nouvellement fondé village militaire d’Iwa. Ils coupèrent par la suite les ponts avec les Fûma, bien que gardant en tête cette dette vitale qu’ils devront payer un jour ou l’autre.

Évidemment, le rapprochement entre les Kusanagi et les ombres capturées auparavant ne sera jamais fait, les générations s’étant enchaînées et le temps ayant érodé les mémoires. Mémoire que les rescapés de Kiri mettront à l’honneur de préserver.

Il est coutume qu’à l’entrée à l’académie de chaque membre de ce clan soit conté leur tragique passé pour que les erreurs ne se reproduisent jamais. Évidemment, cette histoire est le plus lourd secret des Kusanagi et les lie tous ensemble.

Dans le village militaire, et notamment grâce aux expériences infligées par les Salamandres, les Kusanagi apprirent assez vite à contrôler leur dojutsu, bien au courant de l’arme à double tranchant qu’ils représentent. Hélas, en dépit de tout, les Kusanagi ne sauront jamais comment les Salamandres étaient parvenus à stabiliser leur état.

Au-delà de ça, au sein d’Iwa, les Kusanagi occupent des places diverses et variées, même si c’est dans les brigades policières qu’ils ont eu le plus de représentants.