đŸ‘ïžâ€đŸ—šïžSatsu

Lorsque la mort vaporisa tous les villages ninja, bon nombre de Satsu furent anĂ©antis. Seuls quelques artisans, alors en train d’exporter un convoi d’armes et d’équipements sortis de forge vers une contrĂ©e voisine, furent Ă©pargnĂ©s. IsolĂ©s dans le dĂ©sert, et soudainement rendus amnĂ©siques, tous les membres de ce clan rĂ©alisĂšrent ĂȘtre en train de transporter un convoi militaire, les poussant Ă  interroger leurs origines et motivations. Seul leur nom resta en mĂ©moire.

Saisissant que quelque chose d’anormal Ă©tait survenu, ils choisirent de rebrousser chemin. Une dĂ©cision malheureuse, en effet, s’ils pensaient s’extirper du dĂ©sert ; c'est plutĂŽt vers le cƓur de celui-ci que leurs pas les menĂšrent. Encaissant curieusement bien les intempĂ©ries, ce qui perturbait les voyageurs habiles Ă©tait davantage la soif et la faim qui projetaient leurs ombres au fil de l’écoulement des ressources consubstantielles.

ÉgarĂ©s en plein dĂ©sert, les voyageurs aux ressources presque Ă©coulĂ©es voyageaient d’oasis en oasis, priant pour un microcosme riche en ressources alimentaires. HĂ©las, mises Ă  l’écart, les vĂ©gĂ©taux, indigestes en majoritĂ©, les rares choses comestibles rencontrĂ©es Ă©taient des insectes, toxiques et urticants pour l’extrĂȘme majoritĂ©. Si le cannibalisme commençait Ă  ĂȘtre envisagĂ©, une rencontre alĂ©atoire avec un voyageur du clan Sabaku changea l’avenir funeste des Satsu. Ils furent amenĂ©s jusqu’au village en reconstruction de Suna. LĂ , les membres du clan Satsu virent que pour la plupart des individus tentant de reconstituer le village, le travail de l’acier Ă©tait un domaine assez difficile Ă  apprĂ©hender. Alors que pour le clan Ă  dojutsu, cela semblait naturel.

Faisant preuve de reconnaissance pour avoir Ă©chappĂ© Ă  la famine, les Satsu acceptĂšrent de manier le marteau et de se charger des soufflets et creusets au bĂ©nĂ©fice simple du village. Cette part artisanale, chronophage et Ă©nergivore, fit que l’investissement du clan dans la vie communautaire fut assez moindre. Bien souvent, ils restaient en retrait entre eux, prĂ©fĂ©rant toujours perfectionner leurs techniques de forge.

Jusqu’à cette tragique nuit oĂč les domaines des deux clans fondateurs Kusamaru et Ashura furent pillĂ©s et souillĂ©s par le sang. Un drame qui transforma le quotidien jusqu’alors apaisĂ© Ă  Suna. C’est Ă  ce point de rupture que rappelait Ă  tous les habitants ce qu’étaient la crainte, la peur, le doute d’autrui. Pour les Satsu, ce drame auquel ils Ă©taient Ă©trangers n’était tombĂ© sur les deux clans fondateurs juste Ă  cause d’un malheureux coup du sort. Ce coup de hasard leur rappelait qu’eux aussi, Ă©taient vulnĂ©rables. Poussant les forgerons Ă  mettre un peu de cĂŽtĂ© les outils pour eux-mĂȘmes apprendre Ă  se dĂ©fendre. Ils refusaient en toute situation de subir Ă©galement cette injustice. Si une vie devait ĂȘtre prise par l’acier, ce groupe prĂ©fĂ©rait ĂȘtre du cĂŽtĂ© du manche. Leur rigueur dĂ©veloppĂ©e par la pratique fut donc appliquĂ©e Ă  la mise au point de techniques et Ă  la dĂ©couverte du potentiel offert par leur patrimoine gĂ©nĂ©tique.

TrĂšs vite, aux yeux des autres clans qui considĂ©raient les Satsu comme une famille d’artisans, les forgerons devinrent de redoutables guerriers, aussi souples qu’habile avec leur dextre. PrĂŽnant souvent une neutralitĂ© Ă©goĂŻste, les Satsu n’étaient considĂ©rĂ©s ni comme des ennemis, ni comme des alliĂ©s, juste des mercenaires habiles qui, moyennant piĂšces sonnantes, pouvaient prendre les armes aux cĂŽtĂ©s de n’importe quel clan.

Si localement, les Satsu s’étaient fait un nom, Ă  l’international, c’est en tant qu’assassins qu’ils s’illustrĂšrent. N’ayant pour seuls rivaux que le clan FĂ»ma, de multiples rixes opposĂšrent les deux rivaux sur le marchĂ© des tĂȘtes. Mais chaque clan Ă©tant habile, ils parvinrent toujours Ă  Ă©touffer l’affaire. Aujourd’hui encore, ils continuent de se voler les contrats d’assassinats.

Chez les Satsu, un orgueil permanent est cultivĂ© ; ils considĂšrent leurs pupilles singuliĂšres comme une marque de supĂ©rioritĂ© sur les autres ninjas. S’entre persuadant de sa nature “divine”, ils Ă©duquent leurs jeunes descendants dans une philosophie prĂ©somptueuse dont ils sont le centre. Chez les Satsu, le mĂ©lange est assez mal vu, et les seuls cas d'amitiĂ© tolĂ©rĂ©s avec les membres extĂ©rieurs au clan sont les cas dĂ©coulant de mariages. Mariages basĂ©s sur seulement deux critĂšres : si ces derniers permettent aux Satsu de sceller des liens stratĂ©giques avec d’autres acteurs importants, ou si l’amant(e) dispose d’une force redoutable et parvient Ă  impressionner les membres de la famille.

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